Objectif Ker

Certains évènements arrivent par hasard et nous prennent par surprise - des expériences qui toutes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, nous enrichissent.

Mais, parfois, ces petits fragments de vie sont le fruit d'une rencontre : celle du rêve et de ce petit quelque chose, ce déclic, qui nous fait dire "Et pourquoi pas ? Pourquoi pas moi ?"
C'est alors que, guidé par une étoile scintillante qui nous attire au fil des mois puis des années, des fantasmes se muent en idées, puis ces idées en projets. 
Pour ainsi progressivement faire se réunir le rêve et la réalité. Alors, ce qui nous semblait autrefois inacessible se mue en un avenir tangible.


L'Antarctique m'a toujours faite rêver. Un territoire vierge, immaculé, inaccessible. Où la vie animale a sut se préserver des ravages causés par nos sociétés civilisées -  mais pour encore combien de temps ?
Kerguelen, c'est un petit territoire coincé entre ce continent glacé qui a baigné mes rêves d'enfance, et les tropiques ensoleillés qui font fantasmer la plupart des gens.
Et depuis quatre ans déjà, mon rêve a pris l'étrange silhouette déchiquetée de cet amas de roche et de boue, battu par les tempêtes incessantes qui sévissent entre les 40ème rugissants et les 50ème hurlants. 
Un territoire sub-antarctique, hostile et pourtant magique. Le royaume des manchots et des albatros, ainsi que de leurs odorants voisins les éléphants de mer. 
Un archipel de la taille de la Corse, sans habitant, sans arbre, surprenant sanctuaire d'une nature sauvage qu'il n'est donné de découvrir chaque année qu'à quelques centaines de scientifiques, logisticiens et militaires - "quelques centaines de fous" diront certains. Pour ma part, je dirai plutôt quelques centaines de grands chanceux. Et en 2012, j'en ferai partie...

Voilà donc quatre ans que j'ai découvert l'existence des Kerguelen et des autres Terres Australes et Antarctiques Françaises (http://www.taaf.fr/spip/) - et déjà quatre années que je m'accroche à ce doux rêve d'y vivre l'aventure d'une vie : partir vivre, pour un temps donné, sur l'un des territoires français les plus reculés.
Quatre années à rêver, à espérer, à préparer, à s'accrocher à cette idée, cette obsession, comme un radeau de sauvetage qui m'a sauvé dans les pires moments de doute.
Tenir bon, pour pouvoir, ce soir, enfin dire : "Ca y est, je l'ai fait. Dans une semaine, c'est le grand départ. Pour les treize prochains mois, je serai le médecin adjoint une base scientifique isolée, de l'autre côtée de la planète."


Une année sur le seuil du bout du monde.

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