S’il est une chose que l’on
comprend assez rapidement, c’est que TAAF et armées sont indissociables, aussi
bien dans leur histoire que dans le présent.
Les pionniers de Port Aux
Français (1950) ont effectivement été
des militaires, et depuis, bien que la base se soit ouverte aux civils
scientifiques ou logisticiens, les militaires continuent d’occuper une place
importante dans son bon déroulement (chaud-froid, garage, flottille, télécom,
etc…). Les trois corps y sont représentés (marine, armée de l’air et armée de
terre), et participent ainsi à la souveraineté de la France sur le territoire
des Kerguelen.
Mais l’alliance entre TAAF et
Armée ne s’arrête pas là. Tout autour de
nous, nous baignons dans cette immense étendue qu’est la ZEE des TAAF :
zone économique exclusive – l’une des principales raisons du maintien de la
base de Port aux Français, car outre l’aspect scientifique, c’est la
possibilité pour la France de revenus financiers grâce à la pêche, le territoire
marin apporté par la possession de Crozet, Kerguelen et St Paul Amsterdam
permettant à la France d’avoir l’une des plus grandes ZEE au monde (avec un
étalement hémisphère nord – hémisphère sud inégalé). Et pour veiller sur ce
patrimoine halieutique exclusif (en particulier la Légine), plusieurs navires
militaires rayonnent dans les milliers de miles autour des districts
sub-antarctiques : le Nivôse, l’Austral, l’Albatros, l’Osiris (navire
civil mais armé de gendarmes) et l’Ocean Protector (collaboration
Australienne).
L'Albatros faisant des rails au large de Port Aux Français
En ce 6 mars 2012, l’Albatros,
après avoir bravé de terribles creux dans les quarantièmes rugissants (bonjour
la digestion…), est venu mouiller quelques heures dans les eaux agitées de Port
Aux Français. Les vagues de 2 mètres n’ont pas permis à l’équipage de descendre
(en dehors du médecin de bord et d’un des marins pour une petite virée à
SAMUKER pour notre plus grand plaisir), le bosco a seulement affronté des rafales
à 50 nœuds sur son zodiac pour récupérer neuf nouveaux passagers : les
membres de la 2ème RPIMa.
Le zodiac de l'Albatros
Petit retour en arrière…
Dépose en hélicoptère du Nivôse à Port Douzième
Fin février, le Nivôse accoste à
Kerguelen pour quelques heures. L’occasion pour son équipage de dévaliser la
Coop de PAF, mais surtout de déposer neuf naufragés volontaires de plus sur
l’archipel. Issus du 2ème RPIMa (Régiment Parachutiste d’Infanterie
de Marine, basé à la Réunion), ces neuf commandos viennent sur ce territoire
hostile pour une mission de dix jours en mode survie, pour un trek de 150km.
Sur le dos, 35 kg de matériel militaire,
de vivres et le nécessaire pour monter le campement tous les soirs à un nouveau
point sur la partie est de l’archipel. A un rythme soutenu, ces neuf jeunes
hommes ont affronté cette fin d’été Kerguelenien en contournant le golfe du
Morbihan de Port Douzième jusqu’à PAF en passant par Port Jeanne d’Arc. Leur
voix est venue rallonger pendant quelques jours la liste des appels à la VAC de
17h30, permettant de s’assurer que tout le monde va bien parmi les différents
groupes dispersés sur Kerguelen. Le 1er mars, leur groupe rallie
enfin Port Aux Français – la Mission
Pétrel 2012 est un succès, à en juger par les mines réjouies et leurs souliers
bien usés…
Pour être commando à Kerguelen, il faut savoir affronter...
... les ampoules...
... l'eau glacée...
... la neige...
... et les autochtones.
Quelques jours de relâche ne
seront pas de trop sur la base pour entrevoir un fragment de la vie des PAFiens,
mais aussi nous faire découvrir leur métier. L’occasion aussi de profiter de
Totoche, des ateliers pâtisserie à 6h du matin, d’une aurore australe
(veinards), d’une virée à Pointe Suzanne au milieu des otaries, d’une partie de
pêche où les truites avaient malheureusement oublié le rendez-vous, et du luxe
d’une chambre avec lit individuel et eau chaude à KerAvel.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Après un agréable pot
dans la soirée du 5 mars qui fut à la fois l’occasion pour Patrick Haon, le
DisKer, de les remercier pour leur bonne humeur,
mais aussi, pour leur capitaine, de nous combler de cadeaux en
remerciement de notre accueil chaleureux.
Le 2ème RPIMa sous le mât des couleurs autour de Patrick Haon - le DisKer
L’Albatros a fait des rails toute
la nuit au large de Port Aux Français, et après un lever des couleurs sous la
Marseillaise, il est de temps d’enfiler les cirés jaunes pour passer de RPIMa à
marin d’eau pas très douce pour quelques jours de mer avant le retour à la Réunion.
Lever des couleurs pendant que le vent emporte la Marseillaise
Merci « Commandos » pour cette
fenêtre ouverte sur un autre horizon. Ceux qui sont ici ne sont pas prêts
d’oublier votre devise « Qui ose gagne », car beaucoup d’entre eux
l’avaient déjà appliquée en décidant de rejoindre la petite famille des
TAAFiens, dont vous faites désormais partie.
(Merci à Louis du 2ème RPIMa pour m'avoir autorisée à utiliser les photos de leur trek)
Pour en savoir plus sur la ZEE :
Le message exprime très bien l'esprit de notre expédition. Tout y est. Merci encore à vous tous pour votre chaleureux accueil.
RépondreSupprimerBien utilisées comme ici, "mes" photos font plaisir à voir.
Biz à PAF.
DAVID "Louis", ex commando sur KER.