Flash Météo depuis l'archipel Arc-en-ciel



L'hiver touche à sa fin
En effet, il y a des signes qui ne trompent pas :  je sors plus souvent en oubliant gants, bonnet et même parfois le manteau, les skuas reprennent possession de la base et des airs, les lapins sont de plus en plus guillerets dans l'acena, qui elle se fait encore un peu désirer avant de reverdir
Et surtout, de tous ces évènements, le plus représentatif est sans nul doute le retour des éléphants de mer qui repeuplent lentement mais sûrement nos côtes, ne se lassant pas de surprendre nos nouveaux compagnons d'aventure : " Mais, c'est quoi cet énorme rocher qui bouge ?"


Pourtant, comme nous, l'hiver s'accroche tant bien que mal à Kerguelen, laissant traîner derrière lui des vagues de neige et de vent qui traversent la base en plongeant subitement les bâtiments dans un tourbillon de flocons, faisant disparaître les sommets de Ronarc'h et rougir mes joues glacées par le vent

Comme dans un feu d'artifice, il faut un bouquet final, et alors que l'on se prépare à recevoir le printemps - que l'on attend tous impatiemment - nous avons essuyé cette nuit une nouvelle tempête record qui est venu détrôner celle du mois de juillet.
Ce matin au petit-déjeuner, les visages sont tirés après une courte nuit de sommeil hantée par le ronronnement des rafales impressionnantes qui ont fait trembler les murs, voler les planches, bomber les fenêtres et basculer sur le côté les toilettes du club Réu.
C'est à peine surprenant de découvrir ce matin un petit flash info de nos amis de MétéoFrance :
nouveau record avec des rafales allant jusqu'à 48m/s, soit 173km/h !

Quel que soit le mois ou la saison, Kerguelen ne cessera de me surprendre par les ressources qu'elle développe pour nous piéger dans des conditions climatiques imprévisibles et continuellement changeantes : on se lève un matin avec le soleil et une mer d'huile, en fin de matinée la pluie nous glace sur le peu de distance qu'il y a à parcourir entre SamuKer et TiKer, puis après le déjeuner le soleil fait scintiller le mont Ross au-dessus des nuages tandis qu'un vent réveille tous les moutons du golfe du Morbihan sur lesquels le chaland se laisse bercer dans un long roulis-tangage accroché à son mouillage, l'après-midi des tempêtes de neige successives font blanchir alternativement sols et voitures avant que le soleil ne réapparaisse au soir.

Une seule certitude au milieu de tout ce maëlstrom météorologique, un rendez-vous quotidien et dont je me lasserai jamais, un clin d'oeil coloré que nous offre l'association du soleil et de l'humidité omniprésente : un arc-en-ciel.
Le chevalier Yves de Kerguelen de Trémarrec a baptisé cet endroit les îles de la Désolation, pour ma part je les rebaptiserai  l'archipel Arc-en-Ciel, car il ne passe pas une seule journée sans qu'un toboggan multicolore ne vienne illuminer notre horizon et dessiner dans nos esprits des rêves de trésors enfouis et de merveilles d'un autre monde.




 









Une observation unique offerte 
par un coucher de soleil : 
un arc-en-ciel vertical intra-nuageux

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